Hendaye Nantes en roller
850 km
Au retour de mon raid en kayak sur la Dordogne en août 2012, je me dis quel type de rando pourrais-je faire l'an prochain.
Le kayak c'était vraiment une très belle expérience que je recommencerais.
Mais depuis très longtemps j'ai quelque chose qui me trotte dans un coin de la tête.
Faire une grande randonnée en roller.
Mon problème, c'est que je ne fais pas de roller, ou du moins je n'en fais plus et ce depuis presque 7 ans.
Ce ne fût pas un problème longtemps. Après 2 ou 3 sessions de surf sur le net, je me suis retrouvé avec des patins tous neufs et inscrit pour 3 cours de roller par semaine.
Puisqu'il me fallait remettre le pied à l'étrier, autant le faire franchement.
Du coup, je roule désormais le mardi soir, le vendredi soir et le samedi matin. En plus je m'organise des rando le week-end dès que possible.
Une randonnée d'accord, mais ou, quand et comment ?
Je me renseigne sur les voies vertes de France et je découvre l'euro vélo 1, une piste cyclable qui traverse la France de Roscof en Bretagne jusqu'à Hendaye à la frontière espagnole pour une distance de 1200 km.
Mon choix est fait j'emprunterais cette piste qui se nomme la Vélodyssée.
Malheureusement j'apprends que sur le tronçon de Roscof à Nantes, les 3/4 du parcours ne sont pas bitumés. Je décide donc de faire le parcours en commençant par le bas de Hendaye pour remonter jusqu'à Nantes.
Mon objectif sur cette randonnée est de boucler cette longue distance, sans me mettre de contraintes de temps ou de vitesse. Je dispose de 15 jours de congés, dont 2 qui seront utilisés pour les trajets ralliant les points de départ et d'arrivée.
Pour parcourir la distance de 850 km en 13 jours, je dois parcourir un minimum de 65 km/jour.
L'idéal serait de réaliser une moyenne de 80 km/jour.
Concernant le logement et le ravitaillement, j'opte pour la formule camping ou bivouac, en fonction de ce que je vais trouver. Cela m'oblige à transporter du matériel de couchage, en échange je reste plus autonome.
Pour la nourriture je me ravitaillerai au jour le jour dans de petites épiceries, car je dois minimiser le poids de mon chargement. Bien entendu j'emporterais au minimum un paquet de pattes et quelques sachets de soupe lyophilisée dans le cas où je ne trouverais rien sur mon trajet.
Le transport du matériel : J'ai fait le choix sur ce raid d'être en complète autonomie, donc pas d'assistance pour me déplacer mon pactage d'étapes en étapes.
Quelle solution utiliser pour transporter le matériel ? Le sac à dos n'est pas une idée que j'ai gardée longtemps, car il aurait été très lourd et sur une tel distance et en roller, ce n'est pas possible.
Je savais qu'il existait plusieurs solutions de mini-charrettes à tirer ou à pousser.
Je me suis renseigner sur le sujet, et j'ai également regardé quel était le matériel utilisé par les habitués de longues distances en roller.
De ce fait j'ai découvert le "Skate Drive". Cet engin est constitué d'une roue de 16", d'un long tube et d'un guidon avec des freins. Si en plus on ajoute un porte bagage avec une caisse, il devient une solution de portage très efficace.
Ci-dessous une photo de mon Skate drive.
Le Skate Drive se pousse, le poids du chargement est supporté par la roue, ce qui préserve le patineur. De plus l'engin est très maniable et équipé de freins permettant d'avoir une réactivité et une efficacité équivalente à un vélo.
L'équipement : Je vais utiliser du matériel léger adapté à la randonnée. Néanmoins tout cela doit tenir dans une caisse de 60 litres.
Il me faut préparer mon Skate-Drive à recevoir tout ce chargement ce qui m'annonce quelques séances de bricolage.
Sur le Skate-Drive j'installe un porte bagage, sur lequel je fixe une planche en bois que je confectionne aux dimensions de ma caisse dans le but de répartir les charges.
Cette planche sera vernie et recouverte de gaffeur pour la protéger de l'humidité.
Ensuite je viens visser ma caisse de chargement sur cette planche.
J'équipe également le Skate-drive de gourdes (3x900cl), d'un compteur, d'une pompe et d'une sacoche de guidon.
Voilà l'engin est prêt je vais pouvoir aller faire les premiers tests.
Sur les premiers km, la conduite est un peu surprenante, mais l'on s'y fait très vite et on l'oublie presque.
J'ai ensuite fait des essais chargés et là j'ai été surpris de voir que plus il y avait de poids, plus le Skate-Drive est stable.
Vu la distance à parcourir, il me faut un patin confortable, léger et rapide.
Pour cette raison, j'ai opté pour une paire de Fila FM 100 qui sont des patins de randonnée relativement confortables. Sur ces chaussons je monte mes platines de vitesses (Powerslide 13,2") sur lesquelles je peux monter des roues de 110mm.
Sachant qu'en grande partie mon itinéraire sera fait de pistes cyclables, je peux privilégier la vitesse à la maniabilité.
Je parts avec 2 jeux de roues équipées de leurs roulements. Un jeu en 100mm et un jeu en 110mm.
Et bien comme on dit : "Y-a plus qu'à" !!!
En attendant je continue à rouler dès que possible sur des petites randonnées ou aux cours le soir en semaine.
Justement en parlant des cours, comme tous les mardi, le 09 avril je prends plaisir à rouler sur parquet jusque dans le dernier quart d'heure du cour, ou là tout bascule !
Eh oui sur un simple pivot 360°, je prend une bonne gamelle sur les fesses.
Jusque là, rien de plus classique, mis à part le fait que dans les minutes qui suivent je commence à faire un malaise.
La nuit qui suivra laissera la place à la fièvre et à des tremblements incessants.
Une fois tout ça passé, je vais bosser comme si de rien été mais en traînant dernière moi une douleur très présente.
Les jours passent, mais pas la douleur. Du coup le mercredi 17 avril, après 5 heures de routes qui me mènent pour le travail dans la jolie ville d'Haguenau en Alsace, je décide de passer ma soirée aux urgences.
Le but était de savoir ce que j'avais, et surtout si j'allais pouvoir maintenir mon raid à la date prévue.
Après 2h30 d'attente et de consultations le verdict tombe : Coccyx fêlé.
On m'annonce 3 semaines pour que ça se répare, mais pas de risques que ça s'aggrave.
Pour résumer, je pourrais rouler, mais en plus du poids du matériel à emmener et de la fatigue, je vais devoir trimbaler avec moi cette douleur qui n'était pas prévue.
Pour le moment la date du départ est toujours fixée au 27 avril, je préviendrai si changement.
Je vous confirme que le départ se fera bien le 27 avril.
Je partirais de Paris Montparnasse à 7h30 pour arriver à Hendaye à 13h11.
De la gare TGV il faudra alors que j'attende 14h30 pour prendre une navette qui me déposera à Hendaye plage ou je pourrais commencer à rouler.
Tous les préparatifs sont terminés, mais en bouclant définitivement mon chargement cette semaine, j'ai eu une petite surprise. Et oui tout ne rentrait pas dans la caisse du Skate Drive.
Du coup j'ai divisé par deux la trousse de secours, la nourriture, les vêtements et le nombre de roues (je ne prends que mes 100 mm que je monte sur une platine de 12, 8"). Déjà qu'il n'y avait pas grand chose, maintenant c'est plus que minimaliste.
27/04/13 HENDAYE / BAYONNE
Distance : 42,64
km Vitesse moyenne : 12
km/h Vitesse maxi : 42,6 km/h
C’est le grand jour.
Le réveil se fait à 5h00 du matin pour un départ à 6h00.
Heureusement la voiture a été chargée la veille, car je me
suis rendu compte qu’un skate drive ne se charge pas dans un véhicule aussi
facilement qu’une valise.
Mon chargement hybride entre la valise et le vélo intrigue
les voyageurs dans la gare.
En arrivant sur le quai, les contrôleurs se posent des
questions.
Ce n’est pas un vélo,
ce serait plutôt une valise, d’un autre
côté, elle a quand même un guidon et une roue.
Ils discutent un moment entre eux, mais ne sachant trop quoi
faire, ils décident de me laisser passer.
Je monte enfin dans le train, trouve une petite place pour
le skate drive près de la porte, et m’installe pour 6h00 de trajet.
Entre sieste et paysages qui défilent, je ne vois pas le
temps passer.
Je suis tellement impatient d’en découdre avec le bitume que
j’en oublie de manger.
Dans la gare, le temps de mettre les patins, les gens
viennent me voir, comme un couple de randonneurs pédestre qui me pose des tas
de questions sur l’engin que je pousse et sur mon projet.
Je suis partagé entre un sentiment de fierté et d’inquiétude
car au final je prends conscience que le projet est un peu fou, et je ne sais
pas trop ce qui m’attend.
Une dernière analyse de mon GPS et je fais enfin mes
premiers tours de roues.
La météo annonçait du mauvais temps.
Sur ce parcours, j’ai deux difficultés majeures :
-
Les travaux :
La véloroute n’étant pas finie dans le pays Basque, j’ai dû emprunter la départementale sur 80% du trajet.
-
Le relief :
Et oui, dans ce coin, il y a des côtes et des descentes!
D’ailleurs si vous allez à Biarritz pour faire du sport, je
vous conseille de laisser vos rollers chez vous et de faire du surf comme tout
le monde.
Un peu avant Biarritz, dans un paysage vallonné et sous le
soleil le corps est tout de suite mis dans
l’ambiance du raid.
On m’interpelle derrière moi,
Je me retourne, et j’aperçois un cycliste qui fait le nécessaire
pour me rattraper.
Son vélo est chargé à l’avant comme à l’arrière de grosses
sacoches étanches et son coup de pédale
démontre qu’il ne se ballade pas que le dimanche.
Je garde mon rythme, et le vélo se positionne à ma hauteur.
Puis il me lance soudain un « Hello, where do you come from ? »
Timidement je réponds : “Hendaye”.
« Good
and where do you go? »
Et là encore plus réservé je lance un petit
« Nantes ».
Le cycliste a l’air emballé par mon trajet, on se met alors
à discuter.
Il se nomme Roy, et son trajet à lui, c’est Séville / Les
Pays Bas.
Face à lui, je me sens comme un amateur, mais j’ai le
sentiment que lui est plein d’admiration face à cet extraterrestre qui veut
aller à Nantes en rollers.
On se montre nos GPS et nos Road book pour découvrir que
l’on a le même itinéraire.
Après notre pose, on se souhaite mutuellement bonne chance,
en se disant que sur 900 km le hasard nous ferait peut être nous retrouver.
Pour ceux qui ont l’habitude de faire des longues distances
en randonnée, on se rend compte qu’il y a des gens que l’on rencontre, et que
l’on retrouve parfois plusieurs fois sur son parcours.
Du coup pour moi la journée a été longue, mais je voulais
absolument passer Biarritz car je savais que c’était une étape difficile. J’ai
donc laissé derrière moi la multitude de campings que j’ai croisés au sud de la
ville.
Une fois la ville franchie, il est aux alentours de 19h et
je me mets à la recherche d’un endroit pour dormir. Je me dis qu’aux abords
d’une ville aussi touristique cela ne va pas poser de problèmes. Et bien si. Il
y avait bien un camping au nord de la ville me disent certains passants mais il
n’existe plus et atteindre Bayonne dans la soirée ne sera pas possible vu mon
état de fatigue.
Je passe soudain devant une aire de camping-car. L’endroit
qui se situe le long du port de Bayonne n’est pas idéal, mais c’est ça ou rien.
Pour y arriver il faut emprunter un long chemin en gravier. Je pose donc mon
pactage pour déchausser.
La première journée a été rude pour le corps et au moment de
déchausser, tout en faisant attention aux 3 ampoules que j’avais récoltées cette première journée, je suis soudain pris
d’une crampe au mollet droit, qui me couche au sol et qui m’empêche d’enlever
mon patin pour le quart d’heure qui suit.
Cet épisode passé, je me lance à l’assaut de ce chemin qui
est je l’espère la dernière étape de la journée, avant le montage de la tente tout de même.
En arrivant au milieu des camping-cars, je discute avec un
monsieur qui promène son chien et qui gentiment m’invite à m’installer parmi la
communauté des camping-caristes.
J’ai donc trouvé refuge pour la nuit sur cette aire de
camping-car près du port de de Bayonne où j’ai été bien accueilli. En revanche,
il n’y avait pas de point d’eau et de sanitaires et mes gourdes étaient vides.
Pour ce qui en était de la douche elle devrait attendre le lendemain soir.
Je monte rapidement ma tente, mange une saladière et une
barre de céréale avec rien à boire et pars me coucher après cette épuisante
journée.
J’ai passé une nuit longue et froide au cours de laquelle je
n’ai pas vraiment récupéré.
28/04/13 BAYONNE
/ LEON
Distance : 70,37
km Vitesse moyenne : 12,5 km/h Vitesse maxi : 36,43 km/h
Le pliage au matin c’est fait dans le froid avec la douleur
des courbatures de la veille.
Dès le second jour, les patins sont difficiles à remettre à cause
des ampoules et les courbatures musculaires se font ressentir.
Je garde tout de même un moral d’acier, car je sais que sur
l’étape du jour il n’y a pas de dénivelés et que je vais enfin pouvoir
emprunter des pistes cyclables. De plus, j’ai une chance extraordinaire car le
soleil est là et ce n’est pas forcément ce qui avait été prévu.
C’est donc vers 10h00 que je décolle tardivement du camp avec ce sentiment de bien-être et conscient
de la chance d’avoir une météo clémente.
Au fond de moi je suis quand même inquiet sur la difficulté
physique qui m’attend. En effet j’ai parcouru seulement 40 km et j’ai déjà des
ampoules, des courbatures. Je me dis que s’il se mettait à pleuvoir il me
serait impossible de garder ce rythme et de franchir encore des dénivelés tels
que ceux entre Saint Jean De Luz ou Biarritz.
Bref pour le moment il fait beau, donc j’en profite pour
rouler et je me donne pour objectif Hossegor où je voudrais être pour midi.
Peu de temps après mon départ, je traverse Bayonne, j'en
profite pour m’arrêter chez le premier commerçant et faire le plein d’eau.
Ce sera un Fleuriste. Je gare mon Skate drive devant la
boutique et rentre pour demander de
l’eau.
J’ai vu au regard de la commerçante qu’elle n’était pas
habituée à ce genre de demande de la part de gens perchés sur des rollers et
accompagnés d’un engin indescriptible.
Elle n’ose pas trop me poser de questions, et part me remplir
les 3 contenants de 900 cl.
Je repars donc avec le plein de carburant.
Vers 11h00 j’arrive dans le village de Boucau et décide de
m’arrêter à un distributeur automatique pour retirer de la monnaie.
Durant l’opération je surveille du coin de l’œil mon
Skate-drive que j’avais laissé de l’autre côté de la rue, quand soudainement je
vois un type arriver de nulle part et s’intéresser fortement à ma machine. Il
tourne autour, me regarde, puis examine l’engin sous toutes les coutures. Je
vais rejoindre ce Monsieur qui entame tout naturellement la conversation sur
mon projet et mes motivations.
Puis dans la conversation il me dit :
« Vous avez bien 5 minutes ? »
Moi : « Bah !! Oui »
Lui : « Alors venez chez moi prendre un café,
j’habite juste en face, il faut que je vous présente ma famille »
Ne comprenant pas trop pourquoi je générais autant d’intérêt
à ses yeux, je décide quand même de le suivre.
Une cinquantaine de mètres plus loin, je rentre dans une
petite cour, fait le tour de la maison pour atteindre une arrière-cour où je déchausse mes patins et suis invité à
prendre une pause.
Intérieurement je trouve la démarche de ce monsieur très
généreuse, mais je me dis que si j’en rencontre beaucoup comme ça, je ne suis
pas prêt d’arriver à Nantes.
Pour moi cette escale est l’occasion de recharger mon
téléphone qui me sert de GPS et de me détendre après une nuit difficile. Après
avoir fait le plein de jus de fruits gracieusement offerts, je repars sur la route, avec le plaisir
d’arriver dans les Landes où le relief est plus accueillant pour un patineur
que le pays Basque.
Je patine toute la journée dans ces forêts de pins sur des
pistes confortables jusqu’à la ville de Léon où je trouve refuge au camping « Punta
Lago ».
C'est un 4 étoiles avec piscine, jacuzzi, sauna et une supérette.
Cela me change de la nuit dernière. Après avoir monté ma
tente et pris une bonne douche, je peux refaire le plein de provisions,
recharger mon téléphone, ma tablette et ma Go pro.
Après tout ça, je m’autorise la cerise sur le gâteau en allant faire un sauna.
29/04/13 LEON
/ PARENTIS EN BORN
Distance : 92,77
km Vitesse moyenne : 13,2 km/h Vitesse maxi : 42,7 km/h
Après cette nuit très réparatrice et plus que jamais fort
d’un morale inébranlable, il est 7h00 quand je me lève et part directement à la
douche (en extérieur). Il fait très froid pour la saison, et autant vous dire
que l’on n'a pas envie de traîner sous la douche.
Le campement plié, il ne me reste plus qu’à chausser et
reprendre la route.
Pour chausser je vais m’installer sur une chaise à la terrasse de la piscine.
Je rencontre alors un monsieur sur le toit d’un local
technique qui balaye la sapinette. On discute, il me pose des questions sur mon
projet et me fait part de ses envies de pourvoir en faire de même.
Je n’ai pu lui donner qu’un conseil en reprenant la formule
d’un ami : « Vivez vos envies »
Puis sous ses encouragements il est 9h30 quand je reprends
la route. (Oui je sais j’ai pris mon temps).
Ce matin mon objectif c’est Mimizan qui se trouve à 50 km et
où je voudrais être pour 13h30.
Avec les pins pour paysage et pour compagnie, ce jour-là je
roule bien et avec grand plaisir.
Comme disait Joe Dassin, je roule « la fleur au dents ». A tel point qu’au niveau de Contis, je prends une bifurcation qui me mène sur une piste de mauvaise qualité. Mais avec l’énergie que je dégage ce matin ce n’est pas une piste un peu grossière qui va me perturber. Tout à coup j’arrive sur un panneau qui m’indique : « Fin de piste ». Là en revanche c’est plus ennuyeux, car je comptais aller jusqu’à Nantes !!!
Comme disait Joe Dassin, je roule « la fleur au dents ». A tel point qu’au niveau de Contis, je prends une bifurcation qui me mène sur une piste de mauvaise qualité. Mais avec l’énergie que je dégage ce matin ce n’est pas une piste un peu grossière qui va me perturber. Tout à coup j’arrive sur un panneau qui m’indique : « Fin de piste ». Là en revanche c’est plus ennuyeux, car je comptais aller jusqu’à Nantes !!!
Je suis en rase campagne, et si j’ai pris un mauvais
itinéraire, je ne sais pas depuis où et quand.
Je sors le GPS et découvre avec stupeur que je suis sur un itinéraire
perpendiculaire au miens sur lequel j’ai déjà parcouru 5 km. Avec le retour,
mon insouciance du jour m’aura coûtée 10 km, soit une petite heure de patinage.
Du coup, un peu énervé contre moi-même, je me dis qu’il faut
absolument que je rejoigne Mimizan, et que la pose ne se fera qu’une fois là-bas.
Je reprends donc la piste (la bonne cette fois), avec une
motivation encore plus forte d’atteindre l’objectif.
Il est 14h40 quand j’arrive à Mimizan. Je viens de faire 60
km sans réellement prendre de poses.
Cela fait 5h00 que je patine, et je dois avouer que je suis
exténué. A Mimizan plage je m’arrête à la terrasse d’un restaurant où le couple de patrons est en train de
déjeuner. Je leur demande s’ils peuvent encore me servir.
Comme tous les gens que je croise sur mon trajet, ils sont
curieux de connaître mon aventure et m’accueillent avec la plus grande
attention.
Ce jour-là dans les landes il fait froid et gris. Tout en
avalant un moules frites et une sangria sur la terrasse je me dis qu’en suite
le programme c’est d’aller se poser au camping le plus proche.
Malheureusement, même si j’ai roulé sur 60km aujourd’hui, je n’ai avancé que de 50 km à cause de mon erreur de trajectoire et si je veux atteindre Nantes dans les temps je ne dois pas réaliser moins de 65 km/jour.
Après un bon repas et une pose appréciable pour les pieds,
je rechausse en me donnant pour objectif Biscarosse à 30 kms.
Je n’atteindrai pas
Biscarosse, mais je m’arrête pour la nuit à Parentis car je sens le temps
menaçant et il est déjà tard, il faut encore monter la tente, et les premières gouttes de
pluie se présentent.
Ce soir-là, je décide
d’aller au restaurant du camping bien sûr désert en ce début de saison. Je n’y suis pas allé pour manger mais pour recharger
mes appareils, consulter mon blog, appeler des amis et profiter d’un toit et
d’un siège pendant quelques instants. Très sympa, le jeune couple de
restaurateurs avec qui j’ai bien échangé.
30/04/13 PARENTIS
EN BORN / ARCACHON
Distance : 65,07
km Vitesse moyenne : 12,6 km/h Vitesse maxi : 38,78 km/h
Il a plu toute la nuit. Ce matin je veux profiter d’une
petite accalmie pour plier mon matériel
et partir.
Trop tard, la pluie
reprend de plus belle et je démonte le camp sous la pluie.
Une fois tout plié je retourne me réfugier au restaurant de la veille au soir pour prendre un chocolat en attendant l'accalmie.
Après avoir consulté
la météo, à 11h30, et je prends conscience que ce temps
défavorable persistera toute la journée. Finalement, vêtu de ma cape de pluie, je file vers Biscarosse.
Le sol est très glissant, je suis obligé de retenir tous mes mouvements pour éviter une élongation, car nous sommes le troisième jour et le corps commence à parler.
Le sol est très glissant, je suis obligé de retenir tous mes mouvements pour éviter une élongation, car nous sommes le troisième jour et le corps commence à parler.
Je ne roule pas vite,
mais au moins j’avance. Au bout d’une heure, je suis à Biscarosse, le soleil revient. C’est toujours agréable de retrouver
le soleil, mais bizarrement je suis envahi par un sentiment un peu spécial, comme
l’impression d’être en retard. Cela peut paraître surprenant sachant que dans
cette aventure je suis coupé de toutes contraintes ou obligations.
Il est midi et demi et je viens seulement d’atteindre mon
objectif de la veille. Pas très grave
car je suis très encore sur le timing, mais ça me gêne quand même!
Ce sentiment mis de côté et je pars en direction de
Biscarosse plage. Petite étape de 6 km, mais plusieurs randonneurs m’ont
prévenu qu’elle était parsemée de nombreux et forts dénivelés.
Juste à la sortie de
Biscarosse village, avant d’attaquer la première grosse montée, je longe le lac
sur la piste cyclable, puis soudain, en
travers de la piste une barrière de chantier avec un panneau : "Cyclistes descendez de vélo ". Intérieurement je souris
en me disant que je n’allais pas déchausser à chaque fois que je croise une
barrière. Je la contourne donc et continue mon trajet. Quelques dizaines de
mètres plus loin, cette fois ci c'est un gros tas de sable. Le genre de tas de
sable qui ne se passe ni en vélo, ni en
rollers, et encore moins avec un skate-drive et comme si cela ne suffisait pas,
au même moment un camion benne vient en décharger un peu plus.
J’attends un peu puis demande au chauffeur du camion de l'aide pour passer l'obstacle avec mon skate drive.
Puis je prends une
très jolie piste dans les pins pour
rejoindre Biscarosse plage.
Il y a de très gros dénivelés, et même si les montées sont difficiles, les longues
descentes compensent l’effort fourni.
Ensuite, en direction
du Pila, je fais une pose au Petit Nice le temps d’enlever mes patins pour me
reposer les pieds et manger un morceau. A ce moment de mon parcours, mes patins sont imbibés d’eau, et
mes ampoules du premier jour sont devenues des plaies ouvertes qui ne cessent
de s’agrandir et de se creuser sans avoir le temps de sécher. Dans cet état, mettre
ou enlever les patins et les chaussettes est un véritable calvaire. Je ne peux
pas prolonger ma pause malgré mon épuisement, car je commence déjà à avoir
froid et je ne peux pas me permettre d’aggraver mon état physique. Je rechausse
donc rapidement (au moins 20 minutes car les pieds sont gonflés avec des plaies
à vif), puis repart avec le même enthousiasme. Comme d’habitude après avoir
chaussé, le premier quart d’heure est très difficile, puis la douleur se fait oublier Je passe devant le camping où a été
tourné le film avec Franck Dubosc, puis devant la dune du Pila, qui est
vraiment impressionnante. Je file maintenant en direction d’Arcachon dans
l'espoir de prendre ce soir le bac qui rejoint le Cap Ferret.
C'était sans compter avec les difficultés d'orientation et de repérage de la piste en zone plus
urbanisée avec des croisements successifs sans indications. Après plusieurs
petits détours, j'arrive sur Arcachon centre, il est déjà 19h00.
Au détour d’un rond-point, Je me résous à rejoindre le
camping le plus proche, ce sera le Talaris. Pour le Cap Ferret on verra demain. C’est un beau camping ****
dans lequel je suis installé dans le coin tentes ou il n’y a que des grand
randonneurs. D’un côté il y a des cyclistes, et de l’autre j'aperçois une tente avec un magnifique kayak de mer.
J’apprendrais le lendemain par le patron du camping que le kayakiste était venu
du Danemark jusqu’ici par la mer avec
son kayak.
01/05/13 ARCACHON
/ MOUTCHIC
Distance : 63,88
km Vitesse moyenne : 15,2 km/h Vitesse maxi : 33,01 km/h
Après une nuit reposante, je me lève tôt sous la pluie. Il est
6h30 et je ne veux pas perdre trop de temps pour prendre le bateau dont je ne
connais pas les horaires et foncer en direction de Lacanau.
Ce matin même si je suis bien reposé, l’état de mes pieds
continue à empirer, et je n’ai plus que des vêtements mouillés à me mettre. Et je suis obligé encore une fois de plier sous
la pluie, donc ce soir je me coucherai
de nouveau dans une tente détrempée.
Bon, de toute façon je n’ai pas le temps de me plaindre,
puis tout seul, ça ne sert à rien ! Donc je prends la route sous une pluie
battante pour rejoindre le port. Arrivé sur place je prends un billet pour la traversée qui me
coutera 7€ pour moi et 4€ pour le skate drive.
Je fais la remarque que je trouve le tarif un peu élevé pour
mon engin, sachant qu’une valise ne coûte rien. Mais je n’ai pas été déçu par
la réponse qui m’a été donné avec un aplomb déconcertant : « Mais
monsieur c’est le prix pour ce matériel, vous voulez voir mes
tarifs ? » Cela m’a fait sourire, car c’était certainement le premier
Skate drive qu’elle avait vu de sa vie, en revanche elle avait le tarif dans
ses tablettes!!
Une fois les billets en main, il me reste 45 minutes à
patienter. Je traverse la place pour aller me mettre à l’abri dans un café Je
m’installe sur une terrasse sous un store qui me protège de la pluie, pose mon sac à dos et mon skate drive puis
rentre commander un chocolat.
Tout le monde me regarde comme si j’étais un
extra-terrestre. Il faut dire que j’en avais un peu la dégaine. Imaginez un mec
en roller avec un collant de sport, une cape de pluie, un casque avec une
caméra dessus et le tout complètement détrempé.
Rapidement une simple commande se transforme en séance
photo. Des gens dans le fond du café se lèvent et viennent me voir pour me
photographier avec mon skate drive.
45 minutes plus tard j’embarque sur le bateau en direction
du Cap Ferret.
A bord tout le monde veut des détails sur mon aventure, que ce soit les marins ou le seul couple de touristes qui avec leurs enfants ont décidé de braver la pluie pour visiter la région. D’ailleurs l’un des enfants du couple, âgé une dizaine d’année était en roller. Du coup il est devenu mon pote le temps d’une courte croisière.
A bord tout le monde veut des détails sur mon aventure, que ce soit les marins ou le seul couple de touristes qui avec leurs enfants ont décidé de braver la pluie pour visiter la région. D’ailleurs l’un des enfants du couple, âgé une dizaine d’année était en roller. Du coup il est devenu mon pote le temps d’une courte croisière.
Une fois de l’autre côté, il pleut toujours averse, mais
les pistes sont balisées et en bon état, donc je baisse la tête et roule sans
me poser de questions en essayant d’oublier les multiples blessures qui
continuent de me chatouiller.
Je roule toute la journée sous une pluie incessante. En me rapprochant de Lacanau, j’emprunte des pistes qui sont en très mauvais état, le vent est froid et mes blessures deviennent insupportables sur ces routes dégradées.
En milieu d’après-midi je fais une pause pour grignoter et
j’en profite pour changer tous mes vêtements trempés contre d’autres qui le
sont un peu moins. Je n’arrive pas à me réchauffer et ne supporte plus mes
patins.
Commençant à prendre froid, je décide de repartir mais à
pieds cette fois pour quelques centaines
de mètres, pour passer une zone très dégradée et me ménager les chevilles.
Je ne suis pas le seul à souffrir, le sable et l’eau commencent
à avoir raison du matériel. Les roulements des patins et du Skate Drive commencent
à de faire entendre et un jeu fait son apparition dans la potence.
Le soir mon étape se termine au camping du Moutchic. Une séance de
mécanique s’impose pour remettre le matériel d’aplomb, puis je vais me
remettre sur pieds au restaurant du camping en me faisant servir un américain
et une bière.
02/05/13 MOUTCHIC
/ ROYAN
Distance : 96,48
km Vitesse moyenne : 13 km/h Vitesse maxi : 36,10 km/h
Ce matin j’ai le plaisir de plier ma tente sans que la pluie
s’en mêle, en revanche elle n’est pas sèche pour autant. Départ à 9h00, car une
longue journée m’attend et je voudrais atteindre Soulac sur Mer ce soir, voire
même traverser l’estuaire pour dormir à
Royan. L’objectif est de taille, mais si les pistes sont de bonne qualité et
que je ne fais pas d’erreurs de navigation cela est réalisable.
Je suis actuellement au sud du lac d’Hourtin et je ne sais
pas trop comment le remonter, car les pistes qui le longent du côté ouest sont
en mauvais état voire non bitumées et la route qui passe à l’est est une
départementale très roulante mais elle me ferait faire un gros détour.
Je m’arrête dans le village de Carcan pour me ravitailler en
barres de céréales dans une supérette et le commerçant m’indique une route
forestière qui longe le lac. Cette voie réservée à l’armée et aux pompiers est
interdite à la circulation mais elle est ouverte aux cyclistes et aux randonneurs.
Finalement avec les
indications du commerçant, je rejoins cette
route, qui s’avère être la vélodyssée, mais qui était très mal indiquée sur les
plans.
Aujourd’hui, mon paysage se compose de pins et de longues
lignes droites, le tout sous la pluie qui ne me quittera pas de la journée.
Mais bon, je ne vais quand même pas me plaindre, car en échange il n’y a pas de
relief et le revêtement est en bon état.
Vers 18h00 j’approche de Soulac, et je commence à croire en
la possibilité de dormir au nord de l’estuaire de la Gironde ce soir.
A ce moment précis alors que je demande mon chemin à un
promeneur le long de la plage je vois un petit garçon arriver vers moi à toute
allure sur son VTT, puis s’arrêter devant moi. C’est louis, vous trouverez un
message qu’il m’a laissé dans les commentaires. Ce qui est marrant c’est que
louis et sa maman m’avaient vu quelques jours plus tôt au « Petit
Nice » près du Pila alors que je faisais une pose. On discute quelques
minutes, puis je laisse à Louis un Flyers de mon blog sur lequel il me promet
de laisser un message.
Sans plus attendre je reprends ma route, car j’ai un bateau
à prendre. Avant d’arriver au Verdon sur Mer, j’emprunte une magnifique petite
piste qui serpente le long d’une voie ferrée.
J'apprécie le revêtement parfait qui me permet de prendre de la vitesse sous un léger rayon de soleil qui daigne enfin se montrer. En arrivant au Verdon, des passants m’indiquent qu’un bateau ne va pas tarder à partir. Je file vers l’embarquement, je déchausse et je suis enfin à bord avec tout mon chargement.
J'apprécie le revêtement parfait qui me permet de prendre de la vitesse sous un léger rayon de soleil qui daigne enfin se montrer. En arrivant au Verdon, des passants m’indiquent qu’un bateau ne va pas tarder à partir. Je file vers l’embarquement, je déchausse et je suis enfin à bord avec tout mon chargement.
La traversée est agréable, et elle est surtout pour moi
l’occasion de prendre une pose au sec et au chaud durant 30 minutes.
Il est 19h00 quand je débarque à Royan, je pense reprendre
la piste en direction de la Palmyre sur laquelle je devrais trouver des
campings.
Je remets avec difficulté mes rollers détrempés, et je repars tête baissée camouflé sous ma cape, puisque la pluie s’est de nouveau invitée pour ce dernier tronçon.
Je remets avec difficulté mes rollers détrempés, et je repars tête baissée camouflé sous ma cape, puisque la pluie s’est de nouveau invitée pour ce dernier tronçon.
L’heure tourne et toujours pas de camping en vue. Je demande
ma route à un Monsieur qui aidé de son jeune fils taille une haie dans un
mini-golf.
Il me dit que je ne suis plus très loin d’un camping, ce qui me
rassure car je suis exténué. Puis en discutant, on se rend compte que l’on a
une passion commune: "La Glisse" Ce passionné de glisse c’est Ismaël,
un jeune homme amputé du tibia droit qui a décidé de croquer la vie à pleine
dents et de ne pas se laisser fixer ses limites par les autres. Mais alors qu’elle
glisse peut-il pratiquer avec un tel handicap ? Le ski peut être dans un
baquet ! Et bien non, Ismaël est surfeur et pour avoir vu quelques photos
le niveau fait frémir. En fin bref, quelqu'un qui depuis longtemps a gouté aux plaisirs
de l’adrénaline et qui avance sans se
retourner.
Rapidement les sujets se succèdent et j’en oublie que le
temps passe et qu’il me faut trouver un camping pour la nuit.
Spontanément Ismaël me propose de me loger dans la cabane du
mini-golf. Ayant chacun plein d’histoires de rider à se raconter je me dis
pourquoi pas et accepte l’invitation.
Il me fait faire le tour du propriétaire de la cabane, et là
je découvre ce qui est pour moi à la fois un paradis et un rêve de gosse.
Cette cabane avec une vue imprenable sur la mer est un
véritable studio avec une chambre, une cuisine et une douche. Le meilleur reste
à venir, car imaginez des planches de surfs à ne plus pouvoir les compter, le
plafond en est recouvert, il y des combinaisons un peu partout, dans un coin un char à voile,
qui me servira d’ailleurs de porte manteau pour faire sécher mes affaires. Sur les
murs des photos de surf, à l’extérieur un gros arbre supporte une
balançoire dont l'assise n'est pas moins
qu'une planche de surf !
Je profite de cette hospitalité pour manger chaud, me remettre en état et faire sécher mon linge.
Je profite de cette hospitalité pour manger chaud, me remettre en état et faire sécher mon linge.
(Vous trouverez dans les liens de mon blog le site de "Vagdespoir" ainsi qu'une vidéo.
Encore bravo Ismaël pour tout ce que tu donne aux autres et à bientôt sur une vague)
03/05/13 ROYAN
/ ROCHEFORT
Distance : 69,95
km Vitesse moyenne : 14 km/h Vitesse maxi : 38,55 km/h
Le lendemain matin après avoir dormis dans un vrai lit, je
me sens d’attaque pour avaler les kilomètres, le corps va mieux, et le mental
est à 400%. Aujourd’hui mes objectifs c’est Marennes pour midi soit 40 km et ce
soir à Rochefort.
L’étape n’est pas facile, car la piste entre Royan et Marennes
est en mauvais état, et rapidement les plaies s’ouvrent avec les vibrations
incessantes des rollers sur le revêtement.
Arrivé à Marennes la piste n’est plus bitumée, je me renseigne donc auprès de cyclistes pour trouver le meilleur itinéraire. Le trajet est agréable, car les routes sont plates et peu fréquentées. Dans les marais je suis le spectateur de magnifiques paysages et surtout d’une faune très riche. Je surprends sur mon passage de nombreux oiseaux dont une multitude de cigognes qui planent à la recherche de courants ascendants.
Arrivé à Marennes la piste n’est plus bitumée, je me renseigne donc auprès de cyclistes pour trouver le meilleur itinéraire. Le trajet est agréable, car les routes sont plates et peu fréquentées. Dans les marais je suis le spectateur de magnifiques paysages et surtout d’une faune très riche. Je surprends sur mon passage de nombreux oiseaux dont une multitude de cigognes qui planent à la recherche de courants ascendants.
Arrivé à Rochefort, je prends un magnifique pont transborder
métallique qui me fait traverser la Charente pour arriver en ville.
Là sur ce pont, je
suis accueilli par un groupe de promeneurs cyclistes. C’était en fait une
randonnée organisée par le camping municipal qui était sur le chemin du retour.
A cette heure je devais trouver un camping pour la nuit, donc mon choix a été rapide. Ce sera le camping municipal. Du coup l’animateur du camping demande au groupe si ça ne les dérange pas de modifier l’itinéraire initial qui était un chemin de campagne pour prendre la route et m’escorter jusqu’au camping. La décision est prise à l’unanimité et avec enthousiasme par les campeurs de m’escorter sur la fin du parcours.
Ce soir le temps est clément et je pourrai pour la première fois finir de faire sécher
mes chaussettes et mes rollers. Peut-être que demain enfin je chausserais des
patins secs.
04/05/13 ROCHEFORT
/ CHAMPAGNE LES MARAIS
Distance : 78,75
km Vitesse moyenne : 13,10 km/h Vitesse maxi : 36,30 km/h
Aujourd’hui je me donne
pour objectif de passer La Rochelle. Cela devrait être réalisable, dans
le sens où dans la région il n’y a pas de relief, en revanche les pistes
cyclables ne sont pas praticables en roller, je vais donc devoir emprunter le
réseau routier avec le risque de se rallonger ou de s'égarer.
Les routes ont quand même un avantage, c’est d’être dans
l’ensemble en bien meilleur état que les pistes. Je roule donc à pleine allure
en direction de la Rochelle avec le soleil pour allié.
En début d’après-midi j’arrive sur la Rochelle, la ville
grouille de monde pour ce premier jour de soleil depuis longtemps et les
touristes ont envahi les terrasses des cafés et les rues commerçantes.
Je traverse le port de plaisance en me frayant un chemin au
travers des badauds et des vélos qui fourmillent dans tous les sens. Soudain je
suis interpellé par un « Eh Damien », je scrute autour de moi, mais
il y a tellement de monde que je ne sais pas trop d’où ça vient, puis je ne connais
personne ici. D’une terrasse de café je vois maintenant surgir un visage connu.
C’est Roy le cycliste que j’avais rencontré sur la route il y a quelques jours,
juste un peu avant Biarritz. On est tous les deux très contents de se retrouver
comme deux amis d’enfance qui ont vécu leurs épreuves chacun de leur côté mais
qui se comprennent. Je gare mon skate drive près de son vélo chargé comme celui
d’un homme qui traverse l’Europe Sud / Nord. Sur cette terrasse face au port,
les regards convergent tous sur nous, les gens se demandent qui nous sommes,
d’où nous venons et où nous allons, d’ailleurs plusieurs d’entre eux ne se
démontent pas et viennent nous voir pour nous poser ces questions et nous prendre
en photo avec notre matériel.
Roy est accompagné de sa femme qui est venue le rejoindre le
temps d’un long week-end. Tous deux ils m’invitent à prendre un verre, et après
les présentations faites, c’est naturellement que nous sortons nos GPS et nos
road-book pour se raconter nos trajets depuis notre dernière rencontre et les
itinéraires que l’on compte suivre à partir de maintenant.
Roy et sa femme me donnent une idée qui me fait comme un
déclic et qui continuera de germer dans un coin de ma tête tout au long du
raid, celle de venir découvrir les Pays Bas en roller.
En attendant de me projeter sur un prochain raid, j’ai déjà
celui-ci à terminer, et il n’y a rien de gagné.
Sur cette terrasse j’en profite pour retirer mes rollers un
instant et faire sécher mes pieds sur lesquels des plaies ouvertes n’arrivent
pas se refermer depuis 1 semaine à cause de la pluie et de l’humidité
permanente. Comme d’habitude ce sera le moment de rechausser qui se
transformera en calvaire et durera plus d’un quart d’heure sous le regard
médusé des touristes qui me prennent (je pense) pour un fêlé.
Après une petite séance photo, il maintenant temps de se
souhaiter « bonne route » et pour moi de repartir en direction du
nord.
A la Rochelle comme dans toutes les grandes villes, il est
parfois difficile de se repérer et de garder le bon itinéraire, alors dans ce
cas le GPS est notre meilleur ami.
A la sortie de la ville je me lance plein de motivation et "rebousté"
par les retrouvailles d’un ami de route sur une piste de très bonne qualité,
qui je le souhaite remontera comme ça jusqu’à Nantes.
Malheureusement le plaisir sera de courte durée, car après
quelques kilomètres, ce beau bitume laisse place à du sable compacté. C’est
donc avec la même détermination que je m’attaque au réseau de départementales
en direction des Sables d’Olonne.
Je roule toute l’après-midi sans trop me soucier de l’heure,
quand soudain je me rends compte que je suis dans un paysage de marais où il
n’y a pas grand-chose et que ça va être difficile de trouver un lieu pour
dormir.
Je m’arrête dans un café pour demander où je pourrais
trouver un camping. Apparemment je ne trouverais rien dans les alentours et je reprends ma route en espérant trouver une
zone plus animée.
Je roule sur la bande d’arrêt d’urgence de la D10A, quand
soudain je croise un petit panneau
indiquant un camping.
La réflexion ne sera pas longue, je bifurque sur une petite route qui me conduit à un petit camping 2 étoiles tenu par un jeune couple avec des enfants. Mis à part des résidents à l’année, le camping est vide, car la saison n’a pas encore commencée.
La réflexion ne sera pas longue, je bifurque sur une petite route qui me conduit à un petit camping 2 étoiles tenu par un jeune couple avec des enfants. Mis à part des résidents à l’année, le camping est vide, car la saison n’a pas encore commencée.
Il fait beau j’en profite pour faire sécher ma tente et les
derniers vêtements restés encore humides et me coucher de bonne heure pour reprendre un
peu de forces.
05/05/13 CHAMPAGNE
LES MARAIS / LES SABLES D’OLONNE
Distance : 69,51
km Vitesse moyenne : 14,10 km/h Vitesse maxi : 38 km/h
Ce matin je suis en pleine forme, mais je ne suis pas
pressé, je décide de prendre mon temps. Enfin mes vêtements sont secs, mes
plaies commencent à cicatriser, donc tout va pour le mieux.
En revanche mettre les patins est toujours une tâche
difficile, car ces jours derniers en patinant sous la pluie je devais constamment
rattraper mes mouvements pour éviter les glissades. Du coup j’ai les pieds
gonflés et les tendons inflammés, mais
tant que je rentrerais dans mes patins je pourrais continuer.
Je reprends ma route et me rend compte qu’en Vendée tout
comme en Charente Maritime, la piste de la vélodyssée n’est pas bitumée, je
continue donc sur les routes en direction des Sables d’Olonne.
Le parcours est très agréable, sous le soleil et je roule plutôt bien. En fin
de journée, je suis à Château d’Olonne
quand je consulte mon GPS à la
recherche d'un camping, je me rends
compte que je suis justement devant « Le Littoral ». Je rentre dans
ce village de vacances 5 étoiles en quête d'un petit emplacement pour une
tente, une nuit et sans voiture. J’ai de la chance, il reste de la place dans
ce village très convoité et pendant que le réceptionnaire prend mes
coordonnées, le directeur arrive derrière moi. Nous entamons la conversation,
qui tourne principalement autour de mon périple et de mon engin surprenant que
j’ai garé juste devant l’accueil. Tout à coup le patron du camping me
lance : « j’aime les gens qui se lancent de tel défis, vous êtes là
pour combien de temps ? ».
Je réponds : « une nuit ».
Lui : « alors je vous offre la nuit ».
J’ai trouvé le geste très sympa. A ce moment à l’accueil, il
y avait d’autres touristes qui prenaient possession de leur emplacement et qui
avaient écoutés notre conversation. L’un d’eux demande au patron sur un ton humoristique ce qu’il
fallait faire pour ne pas payer. Il répond sur le même ton qu’il faut juste
venir d’Espagne en roller.
Je vais alors m’installer sur mon emplacement et prendre la
douche tant attendue. Le soir je décide d’aller au restaurant pour profiter du
wifi et manger un poulet frites que je savoure comme un véritable festin.
A ce moment de mon parcours j’ai toujours autant de messages de soutien
sur mon blog, mais ce qui change c’est que là tout le monde me dit que je suis
presque arrivé et près de la réussite. Tous ces messages sont super sympathiques
et motivants, sauf que même si sur la carte ma géolocalisation paraît proche de
l’objectif, moi je sais qu’il reste de nombreux kilomètres et je dois faire
attention de ne pas relâcher ma détermination et ne pas me croire vainqueur
avant l’heure. Le corps commence vraiment à souffrir, j’ai du mal à marcher et
j’ai les pieds qui gonflent de plus en plus. Je sais qu’à partir de maintenant et
plus que jamais, tout va se faire au mental. Il faut donc que je continue à me
fixer des objectifs journaliers et faire en sorte de toujours patiner avec
plaisir.
06/05/13 LES
SABLES D’OLONNE / LA BARRE DE MONTS
Distance : 76,19
km Vitesse moyenne : 14 km/h Vitesse maxi : 36,21 km/h
Le réveil est difficile, la fatigue accumulée commence à se
faire ressentir. Ce matin je décide de prendre mon temps et de profiter du beau
temps pour ne pas plier à la hâte. Aujourd’hui je lève le camp à 11h00 et comme
tous les matins chausser est une épreuve. Je redoute à l’avance de voir dans
quel état je vais retrouver mes pieds ce soir en retirant les rollers.
J’attaque le bitume et comme d’habitude la première demi-heure est un peu
désagréable car j’ai les pieds qui s’engourdissent et me font mal. Après quelques
kilomètres, tout rentre en place, je me sens bien dans mes patins et je roule
vite. Je roule si bien que je vais enchainer 76 km entre 11h et 17h00 sans
prendre de poses.
Aujourd’hui je ne me suis pas posé la question de savoir si je devais emprunter la piste cyclable ou les routes. Pour éviter les mauvaises surprises et tomber face à des tronçons de sable, j’ai préféré prendre un itinéraire routier.
Le soir j’arrive à La Barre-De-Monts où je trouve refuge au
camping « Le Marais **».
Ce soir c’est grand confort, car tout est sec y compris la
tente. Après une bataille à coup de spray contre les moustiques, je m’isole
dans ma tente pour comme tous les soirs relever les chiffres de mon compteur et
de ma tablette, consulter et répondre aux messages de mon blog, écrire mon
journal de route, puis préparer l’étape du lendemain sur mon GPS.
Ce soir pour la première fois je me sens près de mon
objectif, car en faisant un petit bilan, je me rends compte que j’ai parcouru
exactement 723 km et qu’il ne m’en reste plus que 130 que je réaliserais en
deux jours.
07/05/13 LA
BARRE DE MONTS / SAINT BREVIN
Distance : 70 km Vitesse moyenne : 13,5 km/h Vitesse maxi : 32,37 km/h
C’est l’avant dernier jour, si j’arrive à bien rouler et
conserver mon état physique dans la limite de l’acceptable.
Je pars de La Barre-de-Monts sans suivre la vélodyssée qui n’est pas bitumée et traverse les marais près de l’île de Noirmoutier pour me diriger en direction de Pornic, que je veux absolument passer ce soir.
Je roule bien, le beau temps est avec moi et la D21 que
j’emprunte est de bonne qualité. Je suis dans les marais, il est midi et les
pêcheurs et ostréiculteurs rentrent de mer avec leurs bateaux
métalliques tirés par des tracteurs.
J’arrive sur un petit port de pêche très charmant : le Port des Brochets. A ce moment je regarde mon GPS et stupeur, je constate que je me suis égaré de ma trajectoire, je suis au milieu de nulle part dans les marais après avoir fait un détour non négligeable. J’ai trop avancé pour faire demi-tour, mais si je continue ma boucle je risque de prendre de petites routes en mauvais état qui vont ralentir ma progression et surtout beaucoup me fatiguer.
J’arrive sur un petit port de pêche très charmant : le Port des Brochets. A ce moment je regarde mon GPS et stupeur, je constate que je me suis égaré de ma trajectoire, je suis au milieu de nulle part dans les marais après avoir fait un détour non négligeable. J’ai trop avancé pour faire demi-tour, mais si je continue ma boucle je risque de prendre de petites routes en mauvais état qui vont ralentir ma progression et surtout beaucoup me fatiguer.
Finalement je
continue d’emprunter les petites routes pour retrouver ma départementale un peu
plus haut. Le paysage est magnifique au milieu des marais et des petites
maisons de pêcheurs, le bitume est de très mauvaise qualité mais il faut bien
avancer.
Soudain après un grand virage le mauvais bitume se
transforme en chemin de terre.
Depuis le temps que je roule, je ne me vois pas faire demi-tour maintenant pour aller récupérer la départementale, mais je n’imagine pas non plus emprunter ce chemin de terre surtout que je n’ai aucune idée de la distance à parcourir dans ces conditions. Dans le virage il y a une maison ou j’ai vu une dame avec un chien. Je vais la voir pour demander des informations sur les routes du coin et trouver le meilleur itinéraire. Cette dame me confirme que le chemin de terre ne s’étale que sur quelques centaines de mètres, puis à nouveau il est bitumé avant de déboucher sur la départementale que je cherche à rejoindre. Je pars donc sur ce sentier qui à ma grande surprise n’est pas beaucoup plus difficile à pratiquer que les petites routes au mauvais revêtement qui m’ont conduites jusqu’ici.
Depuis le temps que je roule, je ne me vois pas faire demi-tour maintenant pour aller récupérer la départementale, mais je n’imagine pas non plus emprunter ce chemin de terre surtout que je n’ai aucune idée de la distance à parcourir dans ces conditions. Dans le virage il y a une maison ou j’ai vu une dame avec un chien. Je vais la voir pour demander des informations sur les routes du coin et trouver le meilleur itinéraire. Cette dame me confirme que le chemin de terre ne s’étale que sur quelques centaines de mètres, puis à nouveau il est bitumé avant de déboucher sur la départementale que je cherche à rejoindre. Je pars donc sur ce sentier qui à ma grande surprise n’est pas beaucoup plus difficile à pratiquer que les petites routes au mauvais revêtement qui m’ont conduites jusqu’ici.
Je rattrape enfin la bonne route, le revêtement est parfait
alors j’en profite pour allonger mon pas et prendre un bon rythme.
Je traverse enfin Pornic et ses côtes interminables. Ses montées sont difficiles avec quelquefois des
vues sur la mer mais je les apprécie,
car je sais que ce sont les dernières et que la ligne d’arrivée se rapproche à
grands pas.
J’avance bien et suis envahi d’une motivation indestructible
alors je vise Saint Michel Chef-Chef et pourquoi pas Saint-Brévin Les Pins .
A ce rythme j’arrive à rejoindre Saint-Brévin pour 19h00. A
ce moment je suis devant le camping « La Courance » et me dit que je
pourrais peut-être poussez jusqu’à
Paimboeuf. Je consulte mon GPS et dont la batterie est quasiment déchargée, donc je décide rester où je
suis pour la nuit et « recharger les batteries ».
Je monte le camp, prend une saladière au thon pour repas,
que je finirais dans la tente puisque la pluie décide de venir fêter ma
dernière soirée. Je suis content aujourd’hui j’ai bien roulé ce qui me laisse
une petite étape de moins de 60 km pour le dernier jour. Demain matin mes
parents me rejoignent sur le parcours et
seront là à l’arrivée avec un ami Nantais rencontré l’an dernier durant
une randonnée en kayak.
08/05/13 SAINT
BREVIN / NANTES
Distance : 52,95
km Vitesse moyenne : 14,6 km/h Vitesse maxi : 36,80 km/h
C’est ma dernière étape, je me vois déjà à l’arrivée,
oubliant presque qu’il y a tout de même 60 km qui m’en sépare. Dès le matin la
pluie s’invite aux festivités ce qui n’entame en rien ma détermination, mais
m’oblige à faire très attention car je ne voudrais pas me blesser avant d’avoir
touché le panneau Nantes.
Aujourd’hui je retrouve mes parents sur le trajet, ce qui
permet de faire quelques photos et vidéos sur la route. L’autre avantage, c’est
que le midi je bénéficie d’un vrai Pic Nic fait maison qui est plus
qu’appréciable et avec le luxe de le savourer dans un vrai fauteuil. Du coup au
moment de remettre les rollers c’est un peu difficile de repartir.
Je roule en direction de Nantes qui n’est plus très loin
maintenant, la pluie a cessée mais le temps reste gris. Soudain à la sortie d’un
virage je vois sur le bas-côté Yannick et sa petite fille Sarah (les kayakistes
que j’ai rencontrés l’an dernier sur la Dordogne) munis d’appareils photos.
Sur les 10 derniers kilomètres je me ferais escorter par deux voitures sur la départementale jusqu’au panneau "NANTES".
En plus de mes parents, mon oncle et sa femme et également
les kayakistes Yannick et Sarah m’ont rejoint sur la ligne d’arrivée.
C’est la fin d’une aventure un peu folle mais tellement
riche. Il va maintenant être temps de se reposer et de réparer le corps qui commence
à réagir fortement aux sollicitations.
Pour refermer ce
périple, je dirais que cette aventure a été très riche et très intense, que ce
soit en émotions, en rencontres ou sur le plan sportif.
Je pourrai vous en
parler bien plus longuement, avec encore d'autres anecdotes dont les plus
savoureuses:
- Les regards intrigués ou photos furtives prises après le passage de l'extra-terrestre ....................
- Les regards intrigués ou photos furtives prises après le passage de l'extra-terrestre ....................
- Après maintes explications descriptives de mon Skate Drive : Mais le moteur, il est où ? …..
- Pourquoi tu fais Hendaye Nantes ? ç'est plus facile de faire Nantes Hendaye, ça descend ….!!
Et bien sûr les rencontres insolites !!!
Elle n’a duré que 11 jours mais m'a apporté autant de choses que je peux en vivre
en une année. Réaliser ce projet était pour moi l’acceptation de se mettre en
difficulté tant sur le plan physique que mental pour me surpasser et connaître
des sentiments nouveaux.
Beaucoup de gens me
demandent aujourd’hui, si en connaissance de cause je serais prêt à le refaire.
Pour moi la question ne se pose pas, car j’ai voulu le faire et je l’ai fait.
J’ai aujourd’hui d’autres projets sur lesquels je mettrais tout en œuvre pour
qu’ils se réalisent.
Je n’ai pas roulé tout seul :
Vous étiez tous là, famille, amis et collègues. Vos
messages, mail ou appels téléphoniques étaient chaque fois comme des recharges
énergétiques qui m’ont aidés jour après jours à avancer et à surmonter les
difficultés qui se mettaient sur mon chemin.
J’ai eu également des coups de main sur la préparation de ce
raid par mes proches que ce soit sur le plan mécanique, logistique, ou
informatique.
Alors un grand merci à tous,
d’avoir été là.
Si je devais en une phrase résumer une telle expérience, je
dirais :
Merci à REL (Roller En Ligne . Com) pour son article (A lire ci-dessous)
http://www.rollerenligne.com/search.php
Salut Damien, peux-tu te présenter?
J’ai 33 ans, suis originaire de la région Parisienne, et je vis depuis 4 ans sur Amiens pour des raisons professionnelles. Je travaille pour un constructeur automobile comme animateur de réseau.En lisant ton blog, on découvre un passionné de glisse, hyper diversifié !
Effectivement je suis un passionné de glisse sous toutes ses formes. Dès que j’ai l’occasion d’essayer ou de pratiquer de la glisse, je le fait.A ce jour j’ai pu pratiquer les sports de glisse suivants : ski / monoski / snow / planche à voile / kite surf / catamaran / kayak / rafting / moto cross / roller / snake board (rampe & street) / roller / BMX (rampe & flat) / chute libre / skate board / VTT / Patin à glace.
En revanche parmi toutes ces expériences il y a une discipline qui a été un fil rouge tout au long de ma vie, c’est le roller.
Quel pratiquant roller es-tu?
Depuis l’acquisition de ma première paire de patins en 1985 pour mes 5 ans, j’ai toujours pratiqué le roller. J’ai pratiqué le roller sous différentes formes, mais ma discipline principale a longtemps été la rampe et le street. Aujourd’hui, le roller est pour moi une solution pour se maintenir en forme comme d’autre personne feraient de la course à pied ou du vélo, mais c’est aussi la possibilité de me lancer des défis et de vivre de belles aventures.Dans tous les cas, le roller est pour moi une passion de longue date.
Comment t'es venue l'idée de choisir les rollers pour cette rando ?
L’idée de faire un grand parcours en France ou ailleurs germait au fond de moi depuis très longtemps.Ayant une expérience de la randonnée en général, je me suis dit qu’il était temps de concrétiser cette envie de mêler le roller à l’aventure.
Pour un premier raid, tu étais très au point (SkateDrive, étapes) comment t'es tu préparé ?
Je ne sais pas si j’étais très au point, en tout cas j’ai fait en sorte de ne rien laisser au hasard pour que ce raid se déroule dans les meilleurs conditions. Je ne suis bien évidement pas le premier à faire un raid comme celui-ci, j’ai donc été à la chasse aux infos en consultant les sites et les comptes rendu de mes prédécesseurs. J’ai ainsi étudié le matériel, les parcours possibles, les difficultés physiques techniques et logistiques que je pourrais rencontrer, les solutions de portage, les moyennes journalières de différents patineurs sur de telles distances, etc …Ensuite l’habitude des rando et l’organisation personnelle ont fait le reste.
Les ampoules dès le premier jour contrastent avec cette préparation ! Mauvais choix de patins ?
Peut-être, mais je ne pense pas. Pour moi ces ampoules sont le résultat de plusieurs facteurs : la première étape avec beaucoup de dénivelés avec des revêtements difficiles, s’est terminée par quelques ampoules et une nuit froide où je n’ai pas vraiment récupéré.Les jours suivant, cette situation s’est empirée par la pluie permanente et les mauvais revêtements qui ont eu raison de l’état de mes pieds. La solution aurait été de porter des chaussettes néoprène dès le premier jour, et d’avoir des chaussons étanches. J’aurais également pu commencer mon parcours à partir de Bayonne.
GoPro, GPS et tablette, tu sembles moins craindre la faim et le froid qu'une panne de batterie! Un peu geek addict non ?!
Geek non ! Je pense qu’il faut tout simplement vivre avec son temps et il existe aujourd’hui des outils très efficaces et de plus en plus simples d’utilisation. Donc je que pense que si l’on en a la possibilité, il ne faut pas s’en priver.Les GPS de rando sont très pratiques sur de longues distances, car en plus de nous donner une carte, on connaît sa position sur la carte, son tracé et sa vitesse.
De plus lorsque l’on part seul, la géolocalisation est je pense une sécurité supplémentaire.
Sans vouloir faire de pub, pour sa part la Go Pro est un outil génial pour la vidéo et la photo. Toujours à portée de main sur le casque, elle est en plus étanche, antichocs, légère et d’une qualité irréprochable.
Ta description de la voie verte (Velodysée) n'est pas reluisante, c'est a éviter en roller ?
La Vélodyssée est un très beau parcours, mais comme son nom l’indique elle est faite pour les vélos.Pour faire simple, les Landes sont très bien aménagées et en bon état, mais avant et après, de nombreuses zones sont non bitumées ou en travaux. Par contre je conseille vraiment les Landes en roller, mais hors saison bien-sûr.
Ton raid semble marqué par de nombreuses rencontres, c'est l'effet SkateDrive ?!
Je pense que oui. Lors d’une rando il y a toujours l’effet « chargement » qui intrigue.Ce phénomène augmente en fonction du mode de déplacement utilisé. En Kayak déjà, beaucoup de gens venaient me poser des questions, mais c’est vrai qu’avec le skate drive c’est encore autre chose.
De plus j’avais floqué les côtés de mon SD avec mon trajet et les km à parcourir, du coup j’ai été interpellé par une multitude de personnes qui s’y sont interessé.
Quelle comparaison peut-on faire avec une randonnée en kayak ?
Je dirais que le lien c’est « la rando ». Que l’on soit à pied, en vélo, en roller ou en kayak, la préparation du chargement et du matériel est vraiment similaire.Entre le skate drive et le kayak la grande préoccupation pour le chargement était la répartition des masses et l’équilibre du chargement.
Sinon le plaisir de faire des rencontres et de voir les paysages se succéder est le même quelque soit le moyen de locomotion.